Le Cedre du Liban.
Arbre biblique noble et majestueux, le Cèdre du Liban est un conifère aux branches puissantes et étagées horizontalement qui appartient au patrimoine naturel et historique de l’humanité.
Originaire du Proche-Orient, son nom évoque à lui seul les civilisations anciennes. Tout au long de l’antiquité, les Égyptiens, les Phéniciens, les Grecs, les Romains utilisèrent en grandes quantités le bois de Cèdre du Liban pour ses nombreuses qualités afin de construire leurs bateaux, charpentes, cercueils etc. Cet arbre pouvant vivre plus de 2000 ans fut si longtemps exploité, qu’il a aujourd’hui presque complètement disparu de sa patrie d’origine dont l’emblème du drapeau national demeure un Cèdre du Liban.
S ‘il est exact que l’on peut encore admirer aujourd’hui de très beaux Cèdres du Liban en Turquie, en Syrie et, bien sûr, au Liban, il est également vrai que ces magnifiques conifères n’y constituent plus que quelques reliques de forêts… Comme le site de Bécharré au Liban par exemple, l’un des plus connu. Les Cèdres y sont très vieux, certains sont souvent plusieurs fois millénaires.
Ce grand âge explique la stérilité de bon nombre de ces arbres, ce qui n’est pas fait pour faciliter une régénération de l’espèce. Les Cèdres du Liban sont donc des témoins de l’histoire de l’Humanité…
Cette faculté à résister au temps qui passe n’est visiblement pas le fruit du hasard, mais bien du à une réelle capacité d’adaptation. En effet, et comme dit précédemment, le Cèdre du Liban croît naturellement dans les montagnes sèches et arides, à une altitude variant entre 1200 et 2000 m. Il y connaît des hivers incroyablement froids et enneigés, ce qui signifie qu’en plus de la froidure, les branches de l’arbre sont amenées à devoir supporter le poids d’une épaisse couche de neige. Quant aux étés, ils sont tout aussi violents puisqu’ils procurent chaleur intense et sécheresse.
Le secret de sa résistance et donc de sa longévité pourrait avoir un rapport direct avec la ténacité de son enracinement. De fait, celui-ci est extrêmement puissant, puisque capable de percer la rocaille et aures éléments dignes de résistance afin de s’ancrer dans le roc pour y plonger et atteindre l’humidité.
La quasi disparition du Cèdre du Liban s'explique en grande partie par la grande valeur qualitative de son bois qui peut être qualifié d'impérissable…
En effet, son goût amer ainsi que l'essence forte et agréablement parfumée qu'il dégage le protège contre les insectes et les vers. La bible, qui cite le Cèdre du Liban à 103 reprises nous dit que l'on sentait son parfum exquis à des kilomètres.
Tout au long des siècles, l'arbre fut donc victime de ses nombreuses qualités.A cela, il faut ajouter les guerres de ces dernières décennies qui n'ont pas épargné sa région d'origine. La désorganisation issue de ces périodes conflictuelles n'a bien évidemment pas favorisé une réintroduction massive de l'arbre biblique sur son sol natal.
De plus, nous savons aujourd'hui qu'en matière de reboisement sur le pourtour méditerranéen et y compris au Liban, le Cèdre de l'Atlas est préféré au Cèdre du Liban parce qu'il est plus facile à cultiver et que sa croissance est plus rapide.
Signalons que les Cèdre de l'Atlas est considéré par beaucoup de botanistes comme une sous-espèce du Cèdre du Liban.
Le Cèdre du Liban peut-il être considéré comme étant une espèce en voie d'extinction ? La réponse est oui, si nous n'agissons pas très rapidement.
L'humanité a-t-elle le droit de laisser disparaître un tel patrimoine ? La question mérite d'être posée avec force et devrait au plus vite susciter une réaction énergique visant à écarter la menace de disparition pesant sur cet arbre magnifique, symbole d'immortalité, de noblesse, de prestige, de puissance et de gloire.